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Conduite de l'atelier porcin Une consommation d’eau propre à chaque système

Le niveau d’abreuvement, les opérations de lavage et de désinfection expliquent une grande partie des variations de la consommation d’eau observées dans les élevages. Sans parler du type de conduite qui vient également influencer non seulement le mode de logement des animaux, mais aussi leur alimentation.

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L’application de règles sévères en matière d’hygiène
contribue dans les systèmes sur caillebotis à diluer
les éléments fertilisants des lisiers. (© Terre-net Média)

Pour préciser ces variations, une étude a été menée conjointement entre les Chambres d’agriculture de Bretagne, l’Inra et l’Afssa-Zoopôle de Ploufragan.

Elle vise à d’évaluer les besoins en eau de différents modes de logement et d’alimentation des animaux dans deux systèmes d’élevage : caillebotis ou litière.

Caillebotis et litière en comparaison

Pour mener à bien cette étude, les scientifiques ont observé deux systèmes d’élevage naisseur-engraisseur comportant chacun 72 truies. Le premier comportait des animaux sur caillebotis et sur litière dans le second (encadré).

« Pour chacune des modalités d’élevage mises en comparaison, l’abreuvement des animaux a été contrôlé. L’urine des truies, collectée lors des mictions avant la mise-bas, a été soumise à l’épreuve des bandelettes réactives. Les besoins en eau pour les opérations de lavage et la désinfection ont été mesurés », explique Frédéric Paboeuf, des Chambres d’agriculture de Bretagne.

Entre 23 et 24 m3 par truie

« Le besoin moyen en eau pour l’abreuvement et les opérations de lavage et de désinfection des systèmes litière et caillebotis est respectivement de 23,2 et 24,7 m3 par truie présente et par an », résume le Breton. À noter que ce lavage ne tient pas compte du lavage des couloirs et locaux techniques. « Le niveau d’abreuvement des truies en Dac, inférieur de 11 % sur caillebotis par rapport à une conduite sur litière, a toutefois été accompagné de troubles urinaires plus fréquents », relève-t-il. Ce constat est en accord avec des résultats antérieurs montrant que de faibles niveaux d’abreuvement augmentent la fréquence des troubles urinaires.

« Plus généralement, l’application de règles sévères en matière d’hygiène contribue dans les systèmes sur caillebotis à diluer les éléments fertilisants des lisiers et, sur litière, pose le problème de la valorisation agronomique des eaux de lavage », conclut Frédéric Paboeuf.

Dac : moins d’eau mais plus de troubles urinaires

L’abreuvement des animaux constitue le premier poste avec plus de 82,8 % de l’eau consommée, indépendamment du type de sol. En gestation, on note toutefois une différence dans les salles Dac par rapport aux salles où les truies sont logées en liberté par groupe de 4 à 8 animaux : les animaux consomment en effet moins d’eau dans les salles Dac (8,2 l/truie) contre 12,6 l/truie quand ces dernières sont en liberté, soit une baisse d’environ 35 %.

La conduite différenciée

Durant la gestation, une partie des truies était logée en liberté par groupes de 4 à 8 animaux, chaque truie disposant d’un réfectoire et d’une aire d’exercice. Les autres truies étaient conduites en liberté en groupes de 24 et étaient alimentées avec un Distributeur automatique d’aliment (salles Dac).
Les salles de quarantaine et de maternité étaient de conception équivalente dans les deux systèmes d’élevage. En post-sevrage et en engraissement, les animaux du système caillebotis disposaient de deux niveaux de surface : optimum et large.
Ceux du système litière étaient conduits avec deux types de sol : paille ou sciure de bois.

« L’analyse des urines des truies a également mis en évidence la présence significativement plus fréquente de nitrites dans les urines des truies Dac élevées sur caillebotis, comparativement aux 3 autres modes d’élevage », souligne Frédéric Paboeuf (16 % en moyenne vs. 4,6 % en moyenne).

En post-sevrage, les porcelets du système « litière » utilisaient moins les abreuvoirs que ceux du système caillebotis avec respectivement 1,5 et 2,2 litres/porc/j.

Dans ces systèmes également, la consommation d’aliment est moins importante, avec 0,75 kg/j contre 0,78 kg/j sur caillebotis.

Au stade engraissement par contre, aucune différence de consommation d’eau n’est relevée entre les caillebotis ou la litière. À ce stade donc, « le mode de logement ou l’alimentation n’influent pas sur la quantité d’eau d’abreuvement consommée ».

17 % d’eau pour laver et désinfecter

Le lavage et la désinfection des sols représentent plus de 17 % de la facture d’eau, que ce soit en système caillebotis ou litière. En gestation, l’analyse des résultats indique que le nettoyage des salles des truies élevées en liberté par petit groupe nécessite toutefois bien plus d’eau en comparaison des salles Dac (+64,1 %). Sur caillebotis – en post-sevrage et en engraissement – le besoin en eau pour le lavage des salles de larges dimensions est de 26,3 % supérieur aux salles de dimension optimale. Enfin, les salles de post-sevrage sur litière nécessitent 8,6 % d’eau en moins pour être lavée que les salles de post-sevrage sur caillebotis.

Les grands postes de consommation d’eau

Le premier poste de consommation d’eau est sans surprise l’abreuvement des animaux, « qui représente en moyenne 82,8 % de l’eau utilisée dans les deux systèmes d’élevage ».
Ensuite, ce sont les opérations de lavage et de désinfection des salles qui représentent 17,2 % des besoins en eau des systèmes caillebotis ou litière.

 

Pour aller plus loin:

www.itp.asso.fr

 

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